mercredi 26 septembre 2012

Old book journaling ou la renaissance des naufragés

une couverture digne d'un grimoire
Avant de lui faire son sort, j'ai bien essayé de lire quelques pages de ce vieux bouquin "Les naufragés du navire Le Goéland" .   Ce n'était pas très croustillant, c'est une histoire de naufrage et de rébellion à bord d'un navire , avec une dose de Robinson Crusoé.  Un personnage s'appelle José, l'autre Cuivre-Jaune  (un gredin), en plus bien sûr du Capitaine Kerlaïc.  Extrait:

-Allons José, il nous faut un abri pour cette nuit, Cuivre-Jaune a des fusils, et nous n'avons plus que nos armes naturelles...allons chercher un asile dans les forêts.  Un de nos canons a été enlevé de dessus la plate-forme et culbuté sur notre chemin, il est chargé, José; si nous avions un fusil, en le déchargeant nous trouverions assez de poudre pour tuer Cuivre-Jaune...José réfléchit.

Je n'ai pas trouvé ce qu'étaient les armes naturelles, mais José réfléchit, il a dû trouver une solution mais m'a perdue en route.

Ça me fait réfléchir, tout d'un coup, au destin des oeuvres littéraires, car ce livre édité en 1859, qui est passé de mains en mains,  a même peut-être fait l'objet d'un héritage, imaginez la scène:
 "Tiens, mon fils, prends ce livre, je le tiens de mon arrière-grand-père, je l'ai emporté partout, je l'ai chéri toute ma vie et tu feras de même" , (gloups, si c'est vrai, je suis en plein désastre, pardonnez-moi )
Oui, ce livre a eu une vie et a sans doute distrait et passionné des centaines de lecteurs, et il se retrouve sur le marché de Poitiers à côté de vieilles godasses et de casseroles sans manche, 150 ans après avoir été publié...le voilà acheté à 1 euro .   C'est un peu triste quand même.  Mince, je n'y avais pas vraiment pensé.

Good bye  Les naufragés!
Bref, pas de regret, voilà donc ce récit de voyage sacrifié pour une nouvelle vie.  
C'est une chance pour lui finalement.  Voyons les choses du bon côté.  
Il se pourrait même que ses pages finissent entre les mains de jeunes artistes de 7 ans...

Oui, c'est ça, une renaissance.





mardi 25 septembre 2012

l'au revoir à l'été


Vous n'avez pas idée à quel point j'aime Pinterest.  De découverte en découverte, j'"épingle" ("pin") tout ce qui m'inspire.  Mes "tableaux" se remplissent et je rencontre de sacrés artistes.  Comme la personne qui m'a inspirée très largement ce projet en arts plastiques.  Je m'incline et je donne tout crédit à ce blog pour ce magnifique projet.
Toutefois, je dois dire que j'aime mieux ma version, enfin, celles de mes élèves, plus jeunes que ceux de la dame du blog, plus....spontanés.  Et puis le matériel que j'ai utilisé était plus simple, plus abordable.
Nous n'en sommes qu'à la 2ème étape, et j'ai fait travailler le cadre, qui embellit toute chose et qui vérifie un de nos principes favoris:  "quand c'est fini, ce n'est que le début".
La 3ème étape sera l'embellissement, au Posca et au vernis.   

Ce billet est le prétexte pour vous dire que je retrouve avec cette classe le plaisir d'enseigner. Je m'amuse bien, j'ai décrété le mercredi "english day" et je ne rate jamais les arts plastiques naturellement. Les années se suivent et ne se ressemblent pas.  

Vous aurez de nos nouvelles.  Car cette semaine, nous avons dit au revoir à l'été et vous n'avez encore rien vu.

samedi 22 septembre 2012

mon fils, cet étranger

Ce blog est vraiment un fourre-tout, je sais.   Ça n'a ni queue ni tête, mais c'est ça que j'aime.

Martin a été malade hier, du genre malade à rester à la maison avec un Doliprane et à créer des vidéos dans la cuisine avec tout un matériel hétéroclite, une caméra, des cartons, du colorant alimentaire, un bac plein d'eau (essai avec plusieurs températures m'a-t-il dit) et une bonne dose d'imagination. 

Pour filmer la petite séquence du début, il a passé un long moment aux commandes de divers logiciels qui nous dépassent largement.  Même en regardant ce qui suit, le "making of", je n'arrive pas à suivre.  C'est simple, quand Martin parle et explique ce qu'il fait, j'ai l'impression qu'il parle arménien.
C'est que je suis si éloignée de son monde, je suis tellement rétro avec mes albums pour la jeunesse, mes passions d'écolière.  Son esprit est incroyablement technique, tout ce que je ne suis pas.  



Et dire que sa prof de français a expliqué à la réunion des 5ème qu'il va falloir lire 6 romans dont "Vendredi ou la vie sauvage" et des fabliaux du moyen âge...  

Enfin.  Il n'y a pas que des vidéos qui sont fabriquées chez nous ces temps-ci:  ce matin à Poitiers, Charlotte, Emma et moi avons acheté des livres très anciens dans une brocante.   Dans le but de les transformer.  A chacune son idée.

Le livre devient objet.  Et on aime bien ça nous.


dimanche 16 septembre 2012

the art of laundry

on the washing line...
Une cinquantaine de petits foulards de couleurs issus du placard poussiéreux qui nous sert de local EPS à l'école.   Besoin d'un petit lavage.
Et c'était irrépressible, cette envie de jouer avec.

mercredi 12 septembre 2012

a new year, a new me!

Hello everyone, I'm back on track.
Nouvelle année scolaire, nouveaux élèves, et plein d'idées encore et toujours.

Cette année, je dois la savourer.  Vous me le rappellerez quand je traverserai des moments de doute comme ça m'arrive régulièrement.  Je dois la savourer pour plusieurs (bonnes) raisons. 

La première, c'est que...chut, ne le dites pas trop fort...  je n'ai QUE 19 élèves.  La deuxième raison, c'est que pour la première fois depuis moult années, je n'ai aucun élève que j'ai eu l'année d'avant  (ce qui arrive souvent dans les petites écoles, avec les doubles-niveaux), personne pour me dire "mais maîtresse, ça, tu le faisais pas comme ça avant!".

La troisième raison de me réjouir, c'est que ces élèves sont comme je les aime:  ils me dévorent des yeux quand je leur raconte des histoires, ils sont calmes et travailleurs (en général).  Je leur parle anglais et on dirait des éponges.   

Alors je peux tout réinventer dans ma classe, et c'est là que ça devient intéressant pour moi.  

Pour finir, cette année est en or parce que je sais ce que j'ai quitté l'an passé, et je sais aussi ce que je vais trouver l'an prochain.

Alors c'est reparti.  Voyons ce qu'on va bien pouvoir faire avec tout ce monde-là cette année.

L'ours, comme je le disais, sera notre animal.  J'ai déjà travaillé sur ce thème et c'était formidable.  La littérature de jeunesse évolue et est une source inépuisable d'inspiration pour moi. Alors je suis repartie en quête de nouvelles lectures.

J'ai trouvé une version étonnante de Boucle d'or, écrite par Lauren Child et surtout, illustrée par des photographies un peu....machiavéliques  (oh! le regard de Boucle d'Or! ça me donne des frissons) mais il y a quelque chose dans ces photos qui me renvoie à mon enfance et je ne sais pas quoi.  Quand j'aurai trouvé, je vous le dirai.  C'est peut-être la maison dans les bois.  Ça me rappelle St-Brice.  Ou peut-être le conte n°3 de Ionesco illustré par Philippe Corentin  (chair de poule assurée, même à mon âge, pas autant que la photo de Nosferatu le vampire sur la couverture de Télérama quand j'avais 6 ans mais pas loin.  Enfin ça c'est une autre histoire)

Et puis on   lira aussi "L'ours qui aimait les histoires" parce que c'est très sentimental, une relation secrète entre un ours et une dame qui lit des livres, et moi je suis très sentimentale, vous savez bien que je pleure chaque fois que je lis Michka.  Et puis les dessins sont si beaux!
Les CE1 liront aussi ce beau livre!



Bon début d'année scolaire à tous et à toutes, suivez ce blog si le coeur vous en dit, il pourrait être encore ponctué de quelques créations familiales, d'élèves ou autres. 

Tiens, le portrait de ce petit ours encadré sur la page avec les souliers vernis me donne une idée...


Les chaussures vernies de boucle d'or

mercredi 5 septembre 2012

il était temps

A la gare, en route pour Angoulême!

Dans les arènes de Arles
Voilà septembre et Charlotte qui s'en va.  Heureuse, dans son petit appartement.  Comme je l'envie, de partir comme ça vers quelque chose qu'elle a choisi, pleine d'enthousiasme et d'espoirs.  Moi je n'étais pas si heureuse de me retrouver dans les sous-sols d'une fac sombre et sale, à Malakoff, au milieu de milliers d'étudiants dont je n'ai retenu aucun nom.  Alors quand je vois Charlotte vivre sa vie, même si elle est encore pleine d'incertitudes, oui c'est vrai, je voudrais bien tout recommencer et tout refaire différemment.

Refaire différemment, c'est ce que je suis en train de réaliser dans ma classe.  Car pour la première fois, j'ai ressenti une grande lassitude à la simple pensée de revivre l'année que j'ai passée.   Je ne parle pas d'envie, parce que l'envie, elle est toujours là, mais mince alors, que c'était dur, et si j'ai tenu, c'est parce que ma vie d'enseignante dépasse largement la vie de la classe.  Ce que je lis, ce que j'écris, ce que je recherche ici ou ailleurs m'enrichit et m'aide à m'évader.   Que de beaux livres et que d'auteurs formidables nous avons rencontrés l'année dernière  (Maria Jalibert, Aurélia Grandin entre autres).  C'est ça, ma méthode de survie quand l'année est difficile!


Et puis beaucoup de questions pour moi cet été,  sur ce que je veux, sur ce que j'aimerais faire sans jamais y arriver (avoir plusieurs vies n'est décidemment pas possible), tout ça accompagné de changements de direction dans nos projets:   Il semble que notre maison ne sera jamais vendue et de là s'écroule tout un beau projet, et surtout, après ça, l'absence de projet, avec cette impression de marche arrière qui emporte tout comme de la mélasse.  Tout ça  m'a un peu figée.

Alors il était temps.  Temps de voir partir Charlotte et vivre son bonheur par procuration, temps de retourner à l'école et de lancer toutes mes nouvelles idées. 

Finalement, je crois que ce blog ne s'arrêtera pas tout de suite  (j'étais pourtant à 2 doigts de le fermer).  Septembre m'a sauvée!