lundi 27 octobre 2014

Le jour où je me suis mise à aimer les maths

En grandissant j'ai dû loupé quelque chose.   Ma capacité à appréhender le monde des chiffres et des quantités a été altérée d'une certaine façon.  
Jusqu' il y a peu de temps, je n'arrivais pas à "reconnaitre" le cardinal du chiffre 5.  Je n'invente rien, vous n'avez qu'à demander à ceux avec qui je vis.  Pour mettre la table, je ne prenais jamais le nombre de fourchettes ou d'assiettes qui convenait, c'était soit 4, soit 6 mais 5 n'apparaissait pas dans ma tête comme ça devrait.  La constellation du 5 n'avait aucun sens pour moi. Disposez 5 jetons sur la table et le nombre 5 ne me venait pas en premier. C'est étrange non?
A force d'en rire (un peu jaune quand même), à la maison, j'ai fait des efforts, j'ai travaillé, et maintenant, je suis guérie, à peu près. 

Tout ça pour vous dire que moi et les maths, c'est une longue histoire de haine et de rejet.  Mon parcours au lycée a été un cauchemar, et je ne sais pas comment, par quel miracle, j'ai eu 11 au concours d'instit. Les équations à X inconnues, les fonctions afines, les tableaux de variation, Thalès et son copain Pythagore,  les sinus et les cosinus ont marqué à jamais ma mémoire mais restent des enveloppes vides de sens.

Déjà, en CE1, il y avait un problème

Enseigner aux plus petits de l'école élémentaire me convient bien.  Je sais compter jusqu'à 1000.  Je sais faire 3 opérations sur 4, je laisse joyeusement la division à mes collègues des grands.  
Mes élèves n'ont jamais rien vu que du feu à mon ignorance.  Je suis la reine de l'illusion.
Mais mince qu'est-ce que je me suis ennuyée toutes ces années à faire les maths que je déteste.  Il fallait que ça change.

Pourquoi et comment me suis-je mise à aimer les maths? Vous voulez savoir?   
1-En délaissant les fichiers et les manuels tout faits.  Même si je m'en sers encore cette année en CE1, j'ai jeté au feu celui des CP. Sans regret.
2- J'ai pris les choses en mains, et j'ai arrêté de me lamenter et de me résigner.  J'ai cherché, j'ai lu et j'ai trouvé.  Je n'ai rien inventé  (trop paresseuse, vous me connaissez) mais je me suis tournée EVIDEMMENT outre-atlantique car c'est là que se trouve la solution.
3-Je me suis inspirée de pratiques de collègues américaines qui savent rendre les choses "fun", colorées, interactives.
4-J'ai créer mon propre matériel, en piochant à droite et à gauche.  On joue, on manipule on invente des histoires de maths.  On met du SENS derrière les nombres.  C'est assez facile avec 6 élèves en CP.
5-Et surtout, surtout, j'utilise des livres dont je vous fais la liste ici:


la bible , traduit en français si vous voulez (et si vous êtes riches)

Trouvé chez Scholastic cet été



Vous savez ce qui me réjouit aussi beaucoup dans toute cette affaire de maths?  C'est qu'à l'école, comme je suis intarissable sur le sujet,  mes collègues de CLIS et de cycle 2 se sont lancées aussi, suivant mon exemple, convaincues par ce que je leur ai montré. Elles ont acheté le livre de Debbie Diller en français  ici.  

Depuis QUAND  quelqu'un qui ne reconnait pas le cardinal de 5 devient-il une inspiration en mathématiques?

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