dimanche 11 décembre 2016

Noël!


Des boules de neige pour fêter ce Noël qui arrive si vite!  Non je n'oublie pas ce blog, je suis juste en train de me demander s'il est bien utile dans une blogosphère qui est si riche d'idées et de merveilles.  Mes petites histoires de classe n'arrivent pas à la cheville de ce que je lis par-ci par-là.  Je m'imagine en train de rétrécir rétrécir pour ne plus exister.  A côté de moi, j'ai aussi des jeunes qui ont des horizons tellement plus lointains que le mien.  
Mes enfants m'apprennent l'humilité, devant eux je m'efface, je ne crée plus grand chose par moi-même.

Allons allons, voici bientôt Noël et le bonheur d'être ensemble! 

Sont belles nos boules non?








mardi 27 septembre 2016

Biscotte toujours...

Biscotte est revenue dans ma classe.  La petite histoire du début plait toujours et les enfants continuent de s'interroger sur sa véracité.  Bien entendu, j'en ai 2 ou 3 qui se sont mis à quatre pattes sous l'armoire pour voir le trou.
"Mais y a pas de trou!"

Cette année, le grand départ de Biscotte ne sera ni vers les indiens, ni vers New York, mais suivra l'itinérance d'un cirque de passage, en entrainant les enfants dans des aventures.  Je m'en réjouis d'avance, pas vous?

Mais en attendant, notre Biscotte se fait tirer le portrait par les petits artistes de ma classe.  Certains ont déjà un fort potentiel artistique je trouve. 

Et moi qui suis maintenant sans enfant à la maison, je me délecte de leur créations enfantines.   Et j'ai tout le temps de cogiter et de concocter la suite de l'histoire.  Chut.









mercredi 14 septembre 2016

Ecoutons les dessins

Ah! Je vous ressers une petite dose des monstres de "La couleur des émotions" cette année.  Un si bel album ne pouvait pas rester sur l'étagère.
L'année dernière, mes élèves avaient réalisé des monstres fort sympathiques, pour ceux qui ne se rappellent pas, ils sont toujours visibles ici.

Cette année, je relance l'affaire, et...même consigne, même histoire, même matériel mais...enfants différents.
Et dessins qui disent des choses, comme toujours.  Ecoutez le murmure de ces monstres, qui en disent si long sur leur jeune créateur.   
Moi je suis décidé, je ne me laisserai pas faire, circulez, y a rien à voir.

Moi, je fais tout ce qu'on me demande, je suis tellement gentil que j'ai oublié de dessiner des dents.


Chut....oubliez-moi un peu.  Transparent  .  Pas vraiment .
Mon imagination me dévore, ça déborde, je peux en faire 2 des monstres?  Mince j'ai mangé tous mes crayons!  Je peux faire toutes les couleurs?

Ça ne me quittera jamais cette passion pour les dessins d'enfants. Chaque année, j'ai quelques élèves dont je sais, rien qu'en les voyant dans la classe, à travers des activités scolaires, qu'il ne réussissent pas forcément comme on le souhaiterait, que c'est dans la salle d'arts plastiques qu'ils brilleront. 

samedi 10 septembre 2016

nouveau départ

C'est une nouvelle année qui commence.  Un nouveau départ.  
L'été a su ménager ses surprises jusqu'au bout.  Et puis en l'espace de 15 jours, tout s'est accéléré. 
Et j'ai repris l'école avec joie, avec une classe de 23 élèves, SANS double-niveau, ce qui ne m'est pas arrivée depuis 6 ans.  
J'ai donc rangé tout mon matériel de CP dans mon placard et me suis préparée à passer une année où tout devient possible.
Notre visite à Newton et ses écoles continue de nourrir ma réflexion, alors, pourquoi pas?  Pourquoi pas me glisser dans les chaussettes à rayures de l' enseignant qui nous avait impressionnées, Nelly et moi.  
J'ai lu et relu mes livres favoris cet été,  ceux qui me guident dans la mise en place de l'approche "Responsive Classroom" et j'échange des emails réguliers avec une des enseignantes de Newton qui est devenue mon mentor. Elle m'envoie ses idées, ses explications, et je lui pose des questions.
Pour finir cette transformation, ma classe n'a plus rien de frontal  (j'ai aussi moins d'élèves que l'an passé, même si je me fais toujours autant de bleus sur les cuisses en me cognant partout), l'espace coin regroupement où tout se passe est CENTRAL  (et mon directeur a dit que je pouvais même acheter un tapis!).  
Et enfin, ENFIN, après 2 ans d'expérimentation, j'ai rendu les 23 fichiers de maths commandés car je ne les utiliserai pas.  Je DETESTE les fichiers de maths. 

Et ben ouf.   Voilà quelques photos de nos ateliers de maths de cette semaine.   
Pair ou impair?  Voyons, construisons le nombre avec des cubes


Nous on fait un memory avec différentes écritures du nombre


Bon allez, ça c'est les maths.  Mais devinez qui va revenir sous l'armoire de la classe?




mercredi 10 août 2016

Sans texte

Voilà un billet consacré aux albums sans texte.  Moi je n'aimais pas ça du tout quand j'étais petite ces livres d'images sans texte.  J'adorais avoir plein de choses à lire, pas forcément de manière linéaire.  On avait à la maison des livres d'Alain Grée, toute une collection, et il y avait plein de trucs à lire.  C'était très technique.  
Mais je m'égare.  N'oublions pas que je vous fais une série sur les livres pour la jeunesse. De ceux qu'on peut lire aujourd'hui.  Et si je vous  parle de ces albums sans texte, c'est parce que les élèves de ma classe me les ont fait aimer.  On pourrait penser que ce sont les petits lecteurs ou les non-lecteurs qui lisent ces merveilles. Que nenni mes amis, c'est tout le contraire.
Les livres sans texte sont de puissantes machines à imaginaire que mes meilleurs élèves s'arrachent.  Et le premier sur le podium est un livre que j'ai acheté à ma bibliothèque municipale qui l'avait mis au rebut.  AU REBUT, QUOI ?  Et auquel j'ai redonné une deuxième vie magnifique.  Evidemment, ce livre-là, je ne leur ai jamais lu.  Ce serait gâcher la fête.  

C'est de "Petites météorologies" dont je veux vous parler, d'Anne Herbauts  (ancienne élève de l'Académie Royale des Beaux Arts de Bruxelles, là où étudie ma Charlotte).  Ce livre est magique.  Derrière chaque fenêtre il y a une nouvelle histoire, toute minuscule.  C'est une découverte à chaque volet.  Car c'est un livre animé, et ça le rend encore plus mystérieux.  On ne se lasse pas de le lire et le relire.



Dans un autre genre mais tout aussi mystérieux, j'ai retrouvé hier un livre très épuré mais fascinant, sans texte naturellement.  Il s'agit de "Loup y es-tu?" de Mitsumata Anno, qui a dissimulé dans ces dessins à la plume tout un tas d'animaux.  (Et même une tête de mort).


Bien sûr, y trouveras-tu un loup?  Grande question à laquelle mes élèves répondront.  

Dans un style plus narratif, j'ai travaillé une année sur une magnifique histoire d'ours, sans parole, mais qui se lit comme un dessin animé.  Il s'agit de "Youri l'ourson des neiges" de C. Dubois.  On y suit un ourson polaire dont la maman a été tuée par les hommes qui est recueilli par un petit eskimo.  C'est une lecture linéaire, qui est bien loin de la magie des autres.  Et un peu cousu de fil blanc.


Mais dites-donc, nous voilà en août.  C'est qu'on se rapproche à grand pas de la rentrée.   Mais moi cette année je n'y suis pas du tout, mais alors PAS du tout.

mardi 26 juillet 2016

Carson Ellis : Chez nous

Aujourd'hui, je vais vous parler de "Chez nous" de Carson Ellis, que Charlotte m'a offert à Noël.  C'est marrant de se voir offrir un album à Noël par sa propre fille.  Il est arrivé bien des fois que ce soit le contraire. C'est pour moi un signe fort qu'elle me connait bien.  Et que c'est elle qui brille au-dessus de moi.  Mais on n'a aucun doute là-dessus.

Ce magnifique livre nous emmène dans les logis de tout un tas de personnages, un forgeron, un raton-laveur, une princesse slovaque, des sélénites, un dieu nordique, tous ont un chez-soi qui leur ressemble.  Il y a plein de choses à regarder car les dessins fourmillent de détails.  C'est tout ce que j'aime. A la fin, on arrive dans la maison de l'illustratrice elle-même?  Et ça se termine par une question "Et chez toi, c'est comment?"


La question du chez soi, du foyer, de la maison en général a toujours été pour moi un thème central, voir une obsession.  Voilà qui vient nourrir cette passion et donne mille idées non?

mercredi 13 juillet 2016

William Mc Bonne-Vue regarde un tigre

Cet été, j'ai décidé de vous faire partager mes découvertes ou mes vieilles amours en littérature de jeunesse. 
Pour le premier billet de cette série, j'ai choisi de vous présenter un livre unique et précieux car, comme certains d'entre vous le savent déjà, ce livre, c'est celui de Charlotte, ma fille, étudiante en illustration à l'Académie Royale des Beaux Arts de Bruxelles (ARBA). 
C'était très intéressant de discuter avec elle pour préparer cet article, de la genèse du projet jusqu'à son aboutissement, comment fabrique-t-on un album?


Q:  Comment t'est venue l'idée de ce livre?

Charlotte: Je voulais parler d'une rencontre entre des explorateurs et un animal sauvage.  Je n'avais pas prévu de tigre au début.  Et je voulais introduire un objet qui permettait d'avoir une certaine vision de la jungle. C'est pour ça qu'il y a une longue-vue.




Q:  Est-ce que tu avais écrit l'histoire avant de faire les dessins?

C: Non, j'écris en même temps que je dessine.  Avec des va-et-vient. Par exemple le texte de la première page a été écrit en dernier, pour reprendre l'allusion au théâtre de la dernière page où le personnage sort de scène.

Q:  Parle-moi des illustrations, comment fais-tu?


C: Jamais de crayon à papier, je peins directement à l'acrylique, en passant d'abord une couche de couleur sur toute la surface pour qu'il n'y ai jamais de blanc. Puis il y a parfois des couches de couleur qu'on ne voit pas mais qui apparaissent sous d'autres. L'avantage de la peinture c'est qu'on peut repasser sur ce qu'on a fait pour améliorer ou changer des détails. Puis il y a des collages et des parties au crayon.




Q:  quels autres projets as-tu ?


C: J'aimerais bien travailler sur les chevaux, ceux qui ont des motifs folkloriques comme sur les manèges, mais le plus difficile c'est de trouver une idée d'histoire!

J'ajoute que ce livre va participer à un concours en Corée.   Merci Charlotte d'avoir accepté de figurer sur ce blog!  


samedi 2 juillet 2016

Je voulais vous dire...

Chers parents des élèves de ma classe,

L'année s'achève et mardi je vous rendrai vos enfants pour l'été.    Puisque sur 26 élèves il y en a bien la moitié dont je n'ai jamais vu les parents en rendez-vous, je vous écris ce message car il faut que vous sachiez...
Il faut que vous sachiez que parfois votre enfant n'est pas forcément celui que vous connaissez chez vous.  
Qu'il ment aussi parfois, quand il s'agit de justifier une absence en disant "j'ai eu mal au ventre" alors qu'on sait très bien que vous avez fait la fête la veille et que  vous ne vous êtes pas levé pour emmener le petit à l'école.  
Qu'il vous accuse aussi parfois de ne pas vouloir signer "le mot qui dit qu'il faut des chaussures de gym" alors qu'il a simplement oublié de vous le montrer.  
Qu'il invente que le cahier est resté chez mamie et que mamie est partie en vacances alors que vous me dites plus tard que le cahier était sous le canapé...Votre enfant est parfois violent, grossier, brutal, insolent.  Il faut le savoir.

Je dois vous dire  que je me fâche souvent après certains mais que ni lui ni moi ne sommes rancunier. Savez-vous que vous élevez bien trop souvent des enfants-rois que je passe ma journée à faire descendre de leur piédestal?  Je dois avouer aussi que je suis vraiment excédée de voir les cahiers non signés, le travail à finir à la maison revenir intact mais avec votre signature, les trousses vides alors que je demande d'y remettre du matériel. Je sais que les cartables restent parfois fermés tout le weekend  (on n' a pas eu le temps de faire les devoirs!).   Dernièrement, encore, je me suis moquée de moi-même d'être si naïve: je vous ai envoyé par email toutes les photos de notre sortie de fin d'année  (et ça m'a pris un temps fou de récupérer toutes les adresses) et je n'ai eu qu'une SEULE réponse me remerciant (sur 26).




Moi aussi j'ai mes faiblesses.  J'ai sur mon bureau une pile de copies de géométrie que je ne corrigerai PAS. Et, autre confidence, la note en dictée de votre chérubin est le cadet de mes soucis  (alors que pour vous, la DICTEE reste l'exercice souverain).   

Mais je veux que vous sachiez aussi que je m'efforce d'accueillir votre enfant tous les jours avec le sourire, et ce, 180 jours par an, même si parfois, ça me coûte.  Comme il me coûte aussi de rester de marbre devant les petits chagrins que seule une maman peut consoler (jamais de câlin à l'école...).  Que j'adore passer du temps en petit groupe à lire avec eux, que j'adore les voir faire des arts plastiques. Je dois dire aussi que j'ai l'impression parfois de ne pas être à la hauteur de leurs difficultés, que j'ai l'impression d'en laisser sur le bord de la route.  Et pourtant, je reviens tous les matins à 7 h piles dans ma classe pour tout préparer et que les yeux des enfants sourient.  TOUS LES JOURS.





Chers parents, vous m'avez confié votre enfant, pour passer avec lui 6 heures par jour, et la moitié d'entre vous ne m'a jamais rencontrée.  Comment pouvez-vous laisser ce que vous avez de plus cher à une inconnue sans jamais venir la rencontrer?  Parfois ça me laisse songeuse...

Alors chers parents, si cela vous intéresse un peu, sachez que je suis heureuse d'avoir eu votre enfant dans ma classe cette année, que je ne suis pas dupe, ses petits mensonges pour couvrir vos faiblesses de parents sont transparents, et que je me doute que vous racontez plein de trucs méchants sur mon compte (et sur mes collègues) à la sortie.   M'en fiche complètement.   Merci de m'avoir prêté vos enfants pendant une année scolaire, maintenant je vous les rends, car, n'oubliez pas, ce sont VOS enfants.

Mardi je referme la porte de ma classe et pour fêter ça et être sûr de vraiment les quitter, j'ai mis vos enfants dans une fusée et je les ai envoyé dans l'espace. 

 Bonnes vacances!!





mercredi 25 mai 2016

Maman et moi

Maman et moi

Je m'étais promis d'être un peu plus présente sur le blog, et heureusement que la fête des mères arrive ce dimanche. Ça me permet d'écrire un petit billet sur le sujet.  D'année en année, je simplifie les écrits.  Avant, je faisais faire tout un texte, on lisait tout un tas de livres pour l'inspiration, comme "Ma maman est fantastique" ou "Mummy do you love me?"  traduit en simultané par moi (car envoyé par ma chère amie Noëlle!  Love that book!)  et de là, 1, 2, 3 partez, ils se lançaient dans des séances d'écritures endiablées et je ne les arrêtais plus.
Non, en fait ça n'est jamais vraiment arrivé.  Ecrire pour maman a toujours été une belle corvée pour certains. 
Cette année, fidèle à moi-même, je m'y prends bien tôt pour ne pas galoper la dernière semaine.  On écrit ensemble des idées sur notre tableau et hop là, on complète des minis feuilles avec des phrases.  Pas plus grandes qu'un écran de smartphone, modernité oblige.  4 mini pages. Un mini-accordéon.  
-"Et on ne recopie pas les fautes, non, on regarde bien ce que maîtresse a corrigé.  
-Non, je n'ai pas écrit "guilis" sans u, regarde bien.  
-Tu as fait dépasser le "x" de gâteaux sur la page d'à côté, comment on va faire maintenant? 
-Tu es sûre que tu veux vraiment écrire que maman fait la vache?
-Ben dis-donc, tu ne t'es pas trop fatigué, tu as fait 4 fois le même dessin.
-Nooon pas de fluo, j'ai dit PAS de FLUO.
-Hey là!  pas des coeurs partout! on ne voit plus ce que tu as écrit en dessous!
-Comment ça tu ne retrouves pas ton brouillon?  Ah c'est elle qui te l'a pris?  bah vous n'avez qu'à écrire la même chose, tant pis.
-Chou-pi-nette, bon, ok, c'est ça que tu veux mettre pour compléter la phrase "maman est..., ah, entendu, alors, 2 t à Choupinette"

NORMAL QUOI.  (Et moi je me marre intérieurement)

C'est plutôt chou ce qu'ils ont fait cette année.  Les mamans vont être contentes.


dimanche 1 mai 2016

size matters (tout est une question de taille)



La seconde école que nous avons visitée, Memorial Spaulding était de la même veine que la première.  Ma mémoire tend à tout mélanger entre ces 2 écoles, car c'était le même enchantement quant à la gestion de classe, la fluidité de ce qui s'y passe.  On y a vu une séance d'EPS avec les grandes sections, dans laquelle la prof  (enseignante d'éducation physique spécialisée) armée de son Iphone, faisait tourner ses ateliers de lancers en mettant de la musique.  Quand la musique s'arrête, les petits s'assoient à côté de leur plot et là-encore, on assiste à des échanges constructifs sur le sens de l'activité, puis, sur le contenu du déjeuner:  "Qui a un fruit dans son sac à pique-nique?".  S'ensuit une conversation rapide sur les bien-faits des fruits. On serait bien restées, nous à faire des ateliers de lancers avec Jennifer.



Angier elementary
Notre dernière étape était l'école Angier Elementary.
L'école est imposante et....toute neuve.  Neuve au point de ne pas avoir le droit d'afficher quoique ce soit sur les murs avant un an car la peinture est encore fraiche.
L'école a ouvert en janvier, alors que l'ancien batiment était classé sur la liste des 10 batiments scolaires les plus vétustes de l'état du Massachusetts.  Donc rasé.  Et voilà ce qui a poussé à la place.
Inutile de vous décrire l'intérieur, les photos parlent d'elles-mêmes.  Des halls immenses, une salle de musique, une salle multimédia équipées d'ordi Apple, des vitrines pour exposer les créations artistiques, une immense cafétéria.  




Et les classes.  Mazette les classes.  






La table en U est un de mes fantasme, depuis longtemps déjà.

Encore une fois, les enseignantes ont pris le temps de discuter avec nous, d'échanger.  Et nous, on n'arrivait pas à détacher nos yeux de ces classes, essayant mentalement de mesurer les mètres carrés de ces endroits si bien pensés:  des placards cachés derrière des tableaux blancs coulissants.  Des coins regroupement suffisamment grands pour que chacun y trouve sa place sans se gêner, des tables en U pour mener du travail de groupe.  Des îlots de tables là où nous avons des rangs. 




De l'espace, de l'espace, même à l’extérieur des classes dans de grands casiers et sur des tables pour travailler en autonomie.
Angier Elementary nous aura marquées par sa grandeur.  
Et par la gentillesse de ses enseignants.

Après la visite de cette 3ème école, nous sommes reparties vers notre point de départ.  
Nous avons été invitées à déjeuner par l'équipe locale de Responsive Classroom.  On serait bien restées là à discuter avec ces personnes, et même travailler avec ces personnes.  Pour un peu, on se serait cachées dans un placard pour ne pas avoir à repartir.

mercredi 27 avril 2016

le ballet







Première étape de notre voyage à Newton, l'école Mason Rice où nous arrivons au moment de l'accueil.  On croise, comme chez nous des papas et des mamans pressés qui amènent leurs enfants.
Petite surprise à l'entrée, une annonce faite dans le haut parleur de l'école nous souhaite la bienvenue, à nous, les enseignantes françaises.  
Et puis on nous emmène dans une classe de CP, dans laquelle les élèves vaquent à leurs occupations de l'accueil: certains jouent, d'autres font des fiches, d'autres ont des casques sur les oreilles et manipulent des Ipads.  Et puis il y a l'enseignant, un grand et beau gars en cravate et en chaussettes à rayures qui, d'un geste rassemble ses petits pour le Morning meeting.  

On assiste alors, bouche bée, à une sorte de ballet, parfaitement maitrisé de ce que moi j'essaie de faire tous les matins avec mes 26 élèves mais qui ne se passe pas du tout aussi bien.
En rond, les enfants sont invités à se lever un par un et à venir saluer la classe en faisant un petit pas de danse.  Même le petit bonhomme en fauteuil roulant avance au centre du cercle et remue ses bras en disant "good morning class 4!.  Puis c'est à l'enseignant de saluer sa classe et de se mettre à danser devant nos yeux éberlués.  Les enfants rigolent, puis retour au calme, immédiatement.  
C'est maintenant le moment du message sur le tableau:  "pensez-vous que le lait au chocolat est meilleur pour la santé que le lait nature?".  La question est posée, et l'enseignant demande aux enfants de réfléchir seul à ce qu'ils vont dire.  Puis d'un geste imperceptible, il demande aux enfants de se tourner vers leur partenaire, celui qui est assis juste à côté de lui, et ils se mettent à discuter et à expliquer leur point de vue  (et pas du match d'hier ou de ce qu'on mange à midi).  Enfin, les voilà qui se remettent en cercle et chacun leur tour, ils expliquent leur point de vue.  Ils ARGUMENTENT et ils ne sont qu'au CP.  Mazette.  Aucun n'a coupé la parole.  Aucun n'a crié  (moi, ils crient), aucun n'a parlé en même temps qu'un autre.  Je pense que je vais défaillir devant tant de discipline.  Finalement, le maître reprend tout ce qui vient d'être dit et résume ce qui vient d'être dit.
Et nous, on est là, assise, et on pleure.  D'envie.  D'être dans cette classe et d'avoir ce maitre aux chaussettes rayées comme copain.  Ou comme enseignant.
Puis le festival continue, une leçon de lecture, etc et nous on est invitées à sortir pour aller voir d'autres classes. 
On discute ensuite avec le directeur de l'école  (avec sa cravate pédagogique décorée de stylos et de cahiers), puis avec deux jeunes enseignantes qui prennent sur leur temps  (pendant que leurs élèves sont en arts plastiques avec un prof dédié à cette matière) pour discuter avec nous.
Et pour finir, à moins que ma mémoire ne m'embrouille et que ce ne soit dans une autre école, on assiste à la visite d'un auteur de roman pour la jeunesse qui échange avec 2 classes de CE2 dans la bibliothèque de l'école.   

Cette première école nous a conquises. On y serait bien restée.  

Mais nous voilà repartie vers une autre école!